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JNR 2017 – Traitement des maladies ostéoarticulaires par l’hypnose

Hypnose, Sarcopénie… Interface SFR-SFBTM
D’après la communication du Dr Éric Gibert (Ivry-sur-Seine, Pitié-Salpétrière, Paris)

Pour le Pr Allan Young, anthropologue à McGill Montréal, il existe plusieurs façons d’être malade : la maladie “disease” correspond à un concept objectif biomédical ; la maladie “illness” correspond à l’expérience subjective vécue par le malade ; la maladie “sickness” est l’affection telle qu’elle est vécue en tant que phénomène culturel et social. Dans la pratique, les médecins s’arrêtent très souvent à la première définition, moins souvent à la seconde, très rarement à la troisième, et c’est souvent une cause d’échec notamment dans la prise en charge de la douleur chronique.

Douleurs chroniques et hypnose

L’hypnose tente de remédier à ce défaut. Beaucoup d’individus formulent contre cette thérapeutique un avis négatif, lié à des idées reçues tenaces (perte de conscience, soumission au pouvoir de l’hypnotiseur, susceptible de vous faire agir contre votre volonté, etc.). Or, ce moyen de traitement est particulièrement bien connu, notamment aux États-Unis ; il est intégré à l’arsenal thérapeutique depuis 1958, et recommandé pour le soulagement des douleurs chroniques par le NIH depuis 1996.
Le phénomène hypnotique déplace l’attention et autorise une mise en sommeil de la conscience, permettant à l’imagination de la personne traitée de sortir de la réalité et d’en inventer une nouvelle. Ce n’est que l’exploitation d’un phénomène naturel survenant pour certains auteurs toutes les 60 à 90 minutes, et pour des périodes de quelques secondes à quelques minutes et qui correspond à des moments de rêverie, de distraction ou à l’inverse de grande concentration.
La thérapie par hypnose consiste à recréer cette situation en produisant un vécu ou une perception nouvelle, qui modifie le lien aux symptômes (recadrage d’Erickson). Une mise en condition hypnotique passe par une fixation de l’attention, une diminution des champs perceptifs, une baisse du fonctionnement intellectuel, une dépotentialisation de la conscience, et la mise en priorité du fonctionnement figuratif. Le but est de faire entrer le patient à traiter dans un processus de changement en faisant “circuler” l’individu dans son monde intérieur, où il est susceptible de trouver un mécanisme de défense qui l’aidera à traiter son problème.
Cette révélation de l’inconscient permet un fonctionnement par analogie, et non par analyse ; l’analogie conduit à la notion d’inférence, qui porte notre attention vers un concept masqué par notre fonctionnement mental habituel. On aboutit ainsi à une transformation de la douleur qu’on appelle réification, et qui permet de transformer des concepts abstraits en une réalité concrète ou en objets. Cette pratique permet au sujet de parler autrement de sa douleur, conduit souvent à une réduction du symptôme et à un changement dans ses comportements. Il construit aussi sa propre histoire, que le thérapeute doit apprendre à percevoir avec précision afin de le traiter. L’exploitation de cet imaginaire en hypnose, qui donne sa réalité aux métaphores, est bénéfique pour le changement dans la façon dont le patient appréhende la maladie. L’hypnose permet de contourner les résistances, barrages que le patient élabore inconsciemment pour sécuriser ses lieux psychiques à risques émotionnels.

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