ACR 2022 – TOP 5 – Arthrose : nouveautés thérapeutiques

TOP 1 – Le dénosumab, futur traitement de l’arthrose digitale érosive ?

L’arthrose digitale érosive est une forme clinique particulièrement sévère de l’arthrose digitale, caractérisée par des érosions centrales et des déformations parfois importantes, ainsi que des symptômes plus marqués que dans la forme non érosive. À l’instar de la polyarthrite rhumatoïde, il est vraisemblable que les ostéoclastes jouent un rôle important dans les destructions articulaires de l’arthrose digitale érosive.
Cet essai randomisé contre placebo visait donc à étudier l’effet structural du dénosumab, anticorps neutralisant le facteur pro-ostéoclastique RANKL, chez 100 patients atteints d’arthrose digitale érosive avec au moins une synovite clinique ou échographique. Dans cette étude, les doses de dénosumab étaient supérieures à celles de l’ostéoporose, puisque les patients recevaient une dose de 60 mg tous les 3 mois pendant 48 semaines. Après cette première phase de traitement, tous les patients recevaient du dénosumab 60 mg tous les 3 mois pendant 48 semaines supplémentaires dans une phase d’extension, quel que soit le bras dans lequel ils étaient randomisés initialement.
Le critère de jugement principal était l’évolution à 24 semaines du score GUSS, un score semi-quantitatif radiographique spécifique dont la diminution indique une progression des érosions, et l’augmentation traduit, à l’inverse, une reconstruction osseuse. Les patients traités par dénosumab voyaient leur score GUSS augmenter à 24 semaines, alors que les patients sous placebo voyaient une diminution de ce score : la différence entre les deux groupes était significative (Fig. 1). Cet effet était encore plus marqué à 48 semaines et, pendant la phase d’extension en ouvert de l’essai, les patients switchés du placebo vers le dénosumab voyaient leur score augmenter. Le dénosumab était également associé à un moindre risque que de nouvelles articulations érosives apparaissent au cours du suivi, avec 1,8 % de nouvelles articulations érosives à 48 semaines contre 7,0 % dans le groupe placebo (p < 0,001).