D’après les communications croisées du Pr Alain Cantagrel (Toulouse), du Pr Thao Pham (Marseille) et du Dr Anna Molto (Paris)
Quelles questions se posent dans la prise en charge des femmes en âge de procréer atteintes de RIC ?
Pourquoi parler de grossesse en évoquant les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) ? Parce que, qu’il s’agisse de polyarthrite rhumatoïde, de rhumatisme psoriasique, de spondylarthrite ankylosante, de spondyloarthrite axiale non radiologique (SPANR) ou d’arthrite juvénile, les tranches d’âge concernées sont les mêmes : de 10 à 25 % des femmes touchées par un RIC sont en âge de procréer (18-45 ans). C’est dire qu’un nombre non négligeable de femmes risque d’être exposé à des traitements dont l’incidence sur la grossesse peut être néfaste. Une étude très récente, conduite à Berne par Zbinden et al. sur 244 grossesses (96 au cours de la PR, 78 au cours de la SPANR, et 70 patientes-témoins sans RIC) met en évidence une augmentation du risque de complication de la grossesse en cas de RIC : augmentation de la prématurité, de l’hypotrophie fœtale et autres. De la même façon, il existe un lien entre l’accouchement avant terme et le potentiel inflammatoire de la maladie (DAS28 CRP > 3,2, ASDAS > 2,1, CRP élevée au deuxième trimestre).
Ma patiente veut peut-être fonder une famille : données en période de préconception
La définition OMS de l’infertilité est : « maladie du système reproducteur définie par l’incapacité à obtenir une grossesse clinique après 12 mois ou plus de rapports non protégés (en l’absence d’autre explication comme l’allaitement ou l’aménorrhée post-partum) ». Il existe plusieurs facteurs d’infertilité, le premier étant l’âge : plus les femmes avancent en âge, plus les chances de grossesse diminuent. De plus, se manifeste actuellement un véritable phénomène de société : les femmes, rhumatisantes ou non, font des enfants de plus en plus tard, avec un vieillissement généralisé de la décision pour le premier enfant. Le fait d’être atteinte d’un rhumatisme inflammatoire majore ce retard, ce qui conduit un nombre accru de femmes à recourir à un traitement contre l’infertilité.
Une étude rétrospective portant sur 411 patientes porteuses de PR, interrogées par téléphone, dont 91 % ont mené à bien une grossesse, montre que la présence d’un rhumatisme inflammatoire conforte leur décision de former une famille dans 20 % des cas. Par ailleurs, seules 8 % des patientes avaient reçu des consignes pour limiter leur nombre d’enfants.
Une autre étude, publiée en 2014, consiste en un travail prospectif mené chez 245 femmes porteuses de PR assez actives, entre 2002 et 2008. Leur âge moyen était de 31 ans, 15 % d’entre elles ont été exposées à des biothérapies, 84 % d’entre elles ont présenté au moins une grossesse, dont 31 % dans un délai supérieur à un an. Si l’on additionne ce dernier groupe avec les femmes qui n’ont pu mener à bien leur grossesse, on obtient un pourcentage de 42 % de femmes dites subfertiles.
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