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Pénuries de médicaments : constat, causes et enjeux pour la rhumatologie

Tensions d’approvisionnement en paracétamol, pénurie d’amoxicilline, de prednisone et de prednisolone… Nous sommes de plus en plus fréquemment confrontés à des difficultés d’approvisionnement de médicaments, y compris pour des thérapeutiques majeures. Quel rhumatologue n’a pas été contacté ces derniers mois par un malade ne parvenant pas à se procurer un médicament après avoir fait le tour des pharmacies de son quartier ou de sa ville ? Les signalements de ruptures d’approvisionnement et de ruptures de stock notifiés par l’Agence nationale des produits de santé (ANSM) ont été multipliés par plus de 20 en 10 ans : de 44 en 2008 à 871 en 2018 ; et le rythme s’accélère pour atteindre 3 761 en 2022 (1) ! En 2023, une commission d’enquête du Sénat a rapporté que 37 % des Français ont déclaré avoir été confrontés à des pénuries de médicaments (2). Les enquêtes, missions et rapports officiels se multiplient depuis quelques années : lettre de mission d’Édouard Philippe, durant son mandat de Premier ministre, aboutissant au rapport Biot en 2019 (3) ; mise en place d’un plan de gestion des pénuries et d’un stock de sécurité destiné au marché national par l’ANSM en 2019 ; rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les vulnérabilités d’approvisionnement en produits de santé en 2021 (4) ; rapport du Haut-Commissariat au Plan visant à identifier nos vulnérabilités pour garantir notre indépendance (5) ; jusqu’à la visite présidentielle d’un site de production du laboratoire Aguettant en Ardèche le 13 juin 2023, annonçant la relocalisation en France de médicaments essentiels (6, 7). 

La publication de la liste des 450  médicaments “essentiels” a fait couler beaucoup d’encre… en effet, cette liste comprenait des laxatifs (lactulose…), cinq inhibiteurs de la pompe à proton, trois produits visant à améliorer les dysfonctions érectiles… et aucun traitement rhumatologique en dehors de la colchicine et du rituximab ! Cette publication a amené la Société française de rhumatologie (SFR) à réagir à ce communiqué et à proposer la création d’un groupe de travail avec le Conseil national professionnel de rhumatologie (CNPR) et le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR), afin de participer, avec d’autres sociétés savantes et la Direction générale de la Santé, à l’élaboration d’une liste visant à évaluer la “criticité” d’une rupture d’approvisionnement pour l’ensemble des médicaments utilisés en rhumatologie, en tenant compte de la fréquence de prescription et de la gravité que représenterait, pour nos patients, une rupture d’approvisionnement (8). L’objectif est de fournir un document permettant à nos autorités de santé de prendre des mesures visant à limiter ces risques de pénurie, en se focalisant prioritairement sur les médicaments pour lesquels une rupture d’approvisionnement aurait des conséquences graves pour les patients, ou une incidence importante pour notre pratique.

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