JNR 2022 – Éléments prédictifs d’évolution d’arthralgies vers une polyarthrite rhumatoïde

Contexte

De la précocité de l’initiation d’un traitement efficace dépend en grande partie le pronostic de la polyarthrite rhumatoïde (PR). La PR est une maladie auto-immune dont l’expression clinique est précédée d’une phase dysimmunitaire silencieuse, qui se développe sur un terrain génétique de susceptibilité à la faveur de différents éléments facilitateurs : tabac, infections, stress… Des arthralgies précèdent souvent l’expression des arthrites, la présence d’une arthrite étant indispensable pour porter le diagnostic de PR même avec les critères ACR/Eular les plus récents. Ces arthralgies réalisent une phase prodromique qui pourrait être mise à profit pour faciliter un diagnostic précoce de la PR.

Néanmoins, l’expression d’arthralgies non spécifiques est une situation fréquente en population générale (1), raison pour laquelle l’Eular s’est attaché dans un premier temps à définir un tableau clinique particulier, dit « arthralgies cliniquement suspectes » (2). Ces éléments d’interrogatoire et d’examen (Tab. 1) permettent déjà de limiter à environ 7 % de l’ensemble des patients exprimant des douleurs articulaires ceux qui sont à risque de développer un rhumatisme inflammatoire. Au sein de cette population ainsi définie, 80 % des patients n’évolueront pas vers une PR.