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Que retenir de l’Eular sur les pathologies microcristallines ? Des résultats très intéressants sur les inhibiteurs sélectifs des co-transporteurs glucose-sodium de type 2. Ces traitements diminuent la mortalité cardiovasculaire, l’incidence de la goutte et les crises de goutte chez des patients diabétiques. De nouveaux traitements avec un effet hypo-uricémiant puissant : un nouvel uricosurique (AR882) avec un effet hypo-uricémiant majeur qui semble persister chez des patients avec maladie rénale chronique ; et la rapamycine encapsulée avec une uricase qui permet de diminuer les réactions immuno-allergiques graves liées à l’uricase avec une efficacité équivalente au méthotrexate. L’atteinte rénale avec des dépôts de cristaux dans la médulla s’observe chez des patients avec une goutte sévère et tophacée. Un traitement précoce de la goutte pourrait éviter ces dépôts et l’apparition d’une néphropathie goutteuse.

TOP 1 et 2 – Les inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2) diminuent la goutte incidente et les crises de goutte chez des patients diabétiques

Les inhibiteurs sélectifs du co-transporteur glucose-sodium de type 2 (SGLT2) sont des traitements anti-diabétiques oraux de deuxième ligne qui ont révolutionné la prise en charge des patients diabétiques de type 2 (DT2). Ils diminuent la réabsorption tubulaire du glucose, augmentent l’élimination rénale du glucose et abaissent la glycémie de façon indépendante de l’insuline. Ils inhibent spécifiquement les co-transporteurs de type 2 sans inhiber les co-transporteurs de type 1 qui sont aussi exprimés dans l’intestin. Dans de nombreux essais cliniques, le traitement par ces inhibiteurs SGLT2 diminue la mortalité cardiovasculaire et la mortalité globale. Ces inhibiteurs SGTL2 ont aussi une action uricosurique et diminuent de façon modérée l’uricémie. Au cours de ce congrès de l’Eular, deux travaux ont évalué l’effet des inhibiteurs SGLT2 sur, respectivement, l’incidence de la goutte et les crises de goutte chez des patients DT2. L’étude EMPEROR-Reduced, récemment publiée, avait montré qu’un traitement par empagliflozine diminuait les événements associés à une hyper-uricémie (crise de goutte, arthrite goutteuse, initiation d’un traitement hypo-uricémiant ou d’un traitement par colchicine) (1).
Dans la première étude (OP0258), l’effet des inhibiteurs SGLT2 a été comparé à d’autres anti-diabétiques oraux : les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP4i), les agonistes du récepteur au glucagon-like peptide (GLP1RA) ou les sulfamides hypoglycémiants. Elle a été réalisée sur la base de données nationale de la Colombie britannique (5 millions de personnes) entre 2014 et 2022. Le traitement par inhibiteurs de SGLT2 était associé à un risque diminué de goutte incidente de 56 % (HR 0,54 IC95 % 0,39-0,74) par rapport aux DPP4i chez 27 791 patients DT2, de 61 % (HR 0,39 IC95 % 0,24-0,62) par rapport aux GLP1RA (n = 19 875) et de 39 % (HR 0,61 IC95 % 0,46-0,80) pour les sulfamides (n = 71 625). Les résultats étaient indépendants du sexe, de l’âge et de l’utilisation des diurétiques lors de l’inclusion. Comme attendu, le traitement par inhibiteurs de SGLT2 était associé à un risque augmenté d’infection génitale bénigne et n’avait pas d’interaction avec l’arthrose.
Dans la deuxième étude (OP0156), l’effet des inhibiteurs de SGLT2 sur la survenue des crises de goutte a été comparé à celui des inhibiteurs de DPP4. Le critère principal de jugement était la survenue d’une crise de goutte confirmée par un passage aux urgences, en hospitalisation, en soins externes et sur les registres des médicaments dispensés. 8 150 patients goutteux et DT2 ont été inclus (âge moyen de 66 ans, 71 % d’hommes, 59 % avec maladies cardiovasculaires) avec une stratification 1/1 pour les deux traitements. Les patients sous inhibiteurs de SGLT2 avaient eu moins de crises de goutte (52,4 crises pour 1 000 personnes-année) par rapport aux patients sous DPP4i (79,7 crises pour 1 000 personnes-année). Le traitement par inhibiteurs de SGLT2 diminuait de 34 % le risque de crise par rapport au traitement par PPD4i. La différence était encore plus importante lorsque l’analyse était restreinte aux crises avec hospitalisation avec une diminution du risque de 48 % (IC95 % 0,32-0,84) sous inhibiteurs de SGLT2 par rapport au DPP4i. L’effet était indépendant du sexe et de l’âge des patients (Tab. 1). Le traitement par inhibiteurs de SGLT2 avait aussi un effet cardioprotecteur comme rapporté dans des travaux antérieurs. Chez des patients goutteux, des travaux récents ont montré que les crises de goutte étaient associées de façon transitoire, jusqu’à 4 mois après la crise, à un risque accru des événements cardiovasculaires, risque augmenté de 70 % par rapport à des périodes précédant la crise ou au-delà de 4 mois de la crise (2, 3).

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