Eular 2022 // Polyarthrite rhumatoïde : physiopathologie et comorbidités

1 Pollution atmosphérique et pathologies auto-immunes  : étude sur la population italienne

Les relations entre la pollution atmosphérique et le risque de développer une maladie auto-immune (MAI) sont connues depuis plusieurs années et les publications sur ce sujet concernent plus particulièrement la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cette étude a été réalisée sur l’ensemble du territoire italien et s’est intéressée à l’exposition aux polluants et le développement de différentes MAI, incluant la PR. Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective permettant de récupérer le diagnostic de MAI. Les données relatives à l’exposition aux polluants (particules selon leur taille ou diamètre, PM10 et PM2,5) étaient obtenues par l’intermédiaire de l’institut ISRA (Italian institute of environment protection and research). Les patients étaient associés à la station d’enregistrement de l’air par l’intermédiaire de leur code postal. Cette étude portait sur 81 363 sujets et trouvait une association entre les PM10 et le risque de MAI (ρ= + 0,007, p = 0,014). Chaque augmentation de concentration en PM10 de 10 µg/m3 était associée à une élévation de 7 % du risque de MAI. L’exposition à une concentration en PM10 de plus de 30 µg/m3 et en PM2,5 de plus de 20 µg/m3 était associée à une augmentation de 12 % et 13 % du risque de MAI, respectivement. Spécifiquement, l’exposition aux PM10 était associée au risque de développer une PR (Odd ratio ajusté aOR = 1,408, IC95 % : 1,271-1,560), celle aux PM2,5 au risque de PR (aOR= 1,559, IC95 % : 1,401-1,734), de connectivites (aOR = 1,147, IC95% : 1,024-1,286) et de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) (aOR= 1,206, IC95 % : 1,028-1,415) (Fig. 1). L’exposition chronique aux polluants (PM10 et PM2,5) est donc un facteur de risque de développer certaines MAI dont la PR.