Par Pr Frédéric Lioté
Marc Hochberg a présenté les résultats à 5 ans de l’étude FORWARD d’un disease-modifying osteoarthritis drug (DMOAD), la sprifermine (fibroblast growth factor 18 humain recombinant)(SPRI). Nous en avions entendu parler les années précédentes et nous disposons désormais d’un suivi prolongé.
Il s’agit de patients souffrant d’arthrose du genou (OA) symptomatique, radiographiée. Les patients ont été randomisés en 5 groupes (4 doses de SPRI intra-articulaire (100 ou 30 µg/ 6 mois, 100 or 30 µg/ 12 mois) et 1 groupe placebo (PBO) traités pendant 18 mois.
Une analyse exploratoire post-hoc a été menée dans un « sous-groupe à risque » (SAR, n = 161), avec une largeur minimale de l’espace articulaire médial ou latéral de 1,5-3,5 mm et une douleur WOMAC de 40-90 au départ.
442 malades sur un total de 474 patients (80,5 %) et 378 (69 %) patients ont terminé les périodes de suivi prolongé respectivement de 3 et 5 ans. L’effet dose-réponse significatif de la SPRI sur le changement longitudinal de l’épaisseur totale du cartilage de l’articulation fémorotibiale (TFTJ) (p < 0,001) observés à l’année 2 s’est maintenu à l’année 5. Surtout l’augmentation moyenne de 0,05 mm de l’épaisseur du cartilage du TFTJ avec 100 µg de SPRI tous les 6 mois (dose la plus élevée) par rapport au PBO (p = 0,015) s’est également maintenu suggérant un premier effet structural.
Les scores de douleur du WOMAC se sont améliorés d’environ 50 % du début à la 5e année dans toutes les cohortes, y compris le PBO. Le sous-groupe SAR en a aussi bénéficié.
La SPRI a maintenu la modification structurelle du cartilage articulaire à moyen-long terme par rapport au PBO malgré une période sans traitement de 3,5 ans, sans effet secondaire nouveau. L’amélioration de la douleur par rapport au PBO a été maintenue dans le SAR à risque de progression structurelle et symptomatique. Cela suggère que la SPRI permet une modification potentielle de la maladie, avec un retard de la progression structurelle de la gonarthrose