Diagnostic différentiel d’une sacro-iliite, l’ostéose iliaque condensante : ne pas se laisser impressionner par l’IRM

Observation

Une femme de 47 ans a été adressée pour une suspicion de spondyloarthrite. Elle se plaignait de lombalgies et pygalgies bilatérales depuis de nombreuses années, associées à des arthralgies périphériques diffuses. La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens semblait la soulager mais elle affirmait ne pas les tolérer. Dans ce contexte, une IRM des sacro-iliaques avait été réalisée objectivant d’importants remaniements des deux sacro-iliaques (Fig. 1).

Interrogatoire

L’interrogatoire trouve des réveils nocturnes au retournement et un dérouillage matinal d’environ 30 minutes, sans amélioration par l’activité. Le test de Patrick/Faber était discrètement positif. Il n’y a pas de synovite ni de dactylite, absence de lésion cutanée et de troubles digestifs ou oculaires. Les manœuvres cliniques se révélaient limites, mais dans les normes, à savoir un indice de Schöber à 10 +3 cm, une distance mains-sol à 18 cm, une distance occiput-mur à 0 cm et une ampliation thoracique à +4 cm. Il n’y a pas d’antécédents personnels ou familiaux de maladies inflammatoires chroniques. Le bilan biologique n’objectivait pas de syndrome inflammatoire (CRP à 2,8 mg/l), ni aucune autre anomalie notable. Le poids est de 70 kg pour une taille de 160 cm, la patiente a eu deux grossesses.