JNR 2019 – Douleur

Rhumatologue et patient peuvent-ils s’allier contre la douleur ?

La douleur est définie comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable. Comme tout phénomène pluridimensionnel, biopsychosocial, les dimensions de la douleur peuvent être entretenues, aggravées, apprises, notamment les composantes affectives, cognitives et comportementales.
L’évaluation de la douleur chronique par le rhumatologue et le patient amène à préciser des conséquences comme l’inquiétude, l’anxiété, le pessimisme, voire la dépression, tel l’évitement des activités, des croyances dysfonctionnelles et des attentes thérapeutiques inappropriées.
Puisque la douleur peut résulter d’un conditionnement, il est nécessaire de lutter contre les apprentissages. Mieux, il est possible de favoriser les comportements de bonne santé. C’est l’occasion de souligner les traitements non médicamenteux de la douleur, en particulier chronique. Le rhumatologue, en lien avec le médecin généraliste, propose :
1. des traitements corporels comme la kinésithérapie, l’ostéopathie, les activités physiques adaptées ;
2. des traitements psychocorporels comme l’hypnose, la relaxation ;
3. des traitements psychocomportementaux comme la recherche d’une alliance thérapeutique, le renforcement des comportements bien portants ;
4. des traitements socio-éducatifs comme l’usage de référentiels scientifiques, les groupes de patients, l’appui des associations d’usagers, l’utilisation de l’e-santé.
Les médecins doivent acquérir des méthodes pour élaborer un objectif thérapeutique partagé avec le patient qui sera adapté à la situation, réaliste, ciblé, mesurable, progressif. Dans ce contexte, l’alliance thérapeutique ou rapport collaboratif repose sur les principes de reformuler, recontextualiser, résumer, renforcer. Tous ces traitements sont enseignés dans le Diplôme universitaire de thérapies non médicamenteuses de la Faculté de médecine d’Amiens, premier diplôme généraliste du genre en France.