Regards croisés sur les biosimilaires, du côté français
D’après la communication du Pr René Marc Flipo (Lille)
Les premières tentatives d’utilisation des biosimilaires se sont faites en anticipant les travaux de l’industrie pharmaceutique. Les premières expériences plus ou moins heureuses remontent à 2013. Non seulement on lance de nouvelles molécules, mais on induit un certain nombre d’extrapolations des indications. Tout ceci se fait dans un contexte de peur, et très vite se manifeste le besoin de rassurer aussi bien les patients que le prescripteur. En 2014 se crée le CEMBIO, comité d’experts autoproclamés sur les médicaments biosimilaires. Qui dit biosimilaires dit efficacité et tolérance identiques ; mais combien la molécule princeps aura-t-elle subi de transformations, de modifications de son processus de fabrication entre sa première réalisation et le biosimilaire disponible 20 ans plus tard ? Les différences entre les deux molécules deviennent particulièrement ténues, et il devrait suffire d’un peu de pédagogie pour faire admettre le principe de substitution.
L’utilisation des biosimilaires est inéluctable, pour des raisons d’économie de la santé, même s’il semble que celle-ci a tendance à s’améliorer. Il serait bon que les économies générées sur les médicaments d’hier puissent aider à financer les médicaments de demain. Plusieurs molécules sont disponibles en rhumatologie : biosimilaires de l’étanercept, de l’infliximab, de l’adalimumab et du rituximab ; vingt-huit molécules sont en développement. Disposant des études de phase III des essais cliniques, les rhumatologues ont été rapidement convaincus de l’intérêt des biosimilaires, d’autant plus que toutes les courbes d’efficacité se superposent, et que les courbes de tolérance ne présentent pas de divergences majeures. Chez nous comme au Canada, l’infliximab a été le premier médicament présenté sous forme de biosimilaire, et les prescriptions ont commencé, encouragées par la Haute autorité de santé (HAS). Très vite, le taux de pénétration de ce produit a atteint 70 %. Il n’en a pas été de même pour les médicaments administrés par voie sous-cutanée : pour l’étanercept, le chiffre doit se situer entre 10 et 15 %. Pour ces patients, l’interchangeabilité reste un problème majeur. Après une période de prudence prônée par la HAS, il semble que les esprits et les attitudes changent et s’ouvrent ; de ce côté-ci de l’Atlantique, comme au Canada, la substitution ne saurait être envisagée que par une décision médicale.
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