1 Capacité des lymphocytes B spécifiques à produire des ACPA au stade de pré-PR
La présence de peptidyl-arginine deiminase (PAD) de peptides citrullinés et d’ACPA dans le poumon suggère que le déclenchement de la réponse immunitaire pourrait avoir pour point départ le poumon. Pour soutenir cette hypothèse, les auteurs ont recherché la présence de lymphocytes B spécifiques des peptides citrullinés dans les poumons de quatre sujets à risque de PR (pré-PR ACPA+), de neuf PR récentes ACPA+ naïves de traitement en comparaison à trois PR ACPA négatives. Ils ont extrait du liquide de lavage broncho-alvéolaire (LBA) les cellules B CD19+ par tri cellulaire unique en cytométrie de flux. Dans le LBA des pré-PR et des PR ACPA+, les auteurs ont mesuré huit fois plus de lymphocytes B CD19+ que chez les patients ACPA-. Ils ont ensuite amplifié par PCR, puis séquencés et analysés les chaînes légères et lourdes des régions variables (Fab) des PR. Ils ont observé que les régions Fab des pré-PR et PR ACPA+ étaient plus riches en domaines glycosylés suggérant que ces lymphocytes B auraient subi une hypermutation somatique probablement à la suite d’une interaction avec un antigène qui serait un peptide citrulliné. En effet, à partir des séquences ayant une hypermutation somatique (SHM) et riches en domaines N glycosylés au niveau des régions Fab des récepteurs BCR des lymphocytes B provenant de deux pré-PR et de deux PR ACPA+, ils ont pu recréer par clonage cellulaire les immunoglobulines de surface des lymphocytes B. Les quatre anticorps monoclonaux IgG1 ainsi reconstruits avaient une réactivité contre les peptides citrullinés et une réactivité variable contre la vimentine, l’alpha enolase, le fibrinogène, et la fillagrine citrullinée. En revanche, aucun ne se liait aux peptides natifs non citrullinés. Enfin, certains Ac monoclonaux (clone A01) induisaient à la fois une activité ostéoclastique et une migration des polynucléaires neutrophiles (PNN) et des fibroblastes alors que d’autres pouvaient avoir une action plus limitée à une ou deux fonctions. L’ensemble de ces résultats permet de conclure qu’il existe dans le poumon au stade de pré-PR des lymphocytes B spécifiques de peptides citrullinés qui peuvent produire des ACPA. Ces derniers ont la capacité d’activer les ostéoclastes et la migration de cellules impliquées dans l’inflammation comme les PNN et les fibroblastes. Ces lymphocytes B ACPA+ auto-réactifs pourraient donc participer à l’inflammation au niveau du poumon puis dans l’articulation à l’inflammation et à la destruction observées dans la PR (Fig. 1).
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