Tous les guides de pratique de traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) recommandent de rajouter un bDMARD ou un tsDMARD quand la rémission (REM), ou du moins une activité basse de la maladie (LDA), n’est pas atteinte après 6 mois de traitement avec un agent traditionnel csDMARD. Parmi les csDMARDs, le méthotrexate (MTX) constitue la pierre angulaire du traitement de la PR, et ce, depuis plus de 30 ans. Également, tous les guides de pratique recommandent un allègement thérapeutique si une REM prolongée est atteinte. 

Quand cesser le méthotrexate ?

Il est donc logique de se questionner sur l’utilité de maintenir le MTX, et donc de le cesser, si une combinaison de MTX + bDMARD/tsDMARD atteint l’objectif de REM ou de LDA prolongée. Plusieurs études ont investigué cette question (1-9). 

La première étude (1, 2), que nous avions initiée au Canada, posait une question cruciale : en cas d’échec au MTX et si nous rajoutions l’étanercept (ETN) pendant 6 mois, a-t-on besoin de maintenir le MTX, sachant que l’étanercept n’est pas très immunogène, et ce, quelle que soit la réponse clinique ? La réponse fut des plus claires, à savoir qu’il est possible de cesser l’administration du MTX si et seulement si une LDA était atteinte. La réponse clinique était maintenue et on ne notait pas de progression du dommage radiologique. À l’opposé, les patients qui n’atteignaient pas la LDA après 6 mois de combinaison MTX + ETN présentaient une détérioration clinique et structurelle dans l’année qui suivait l’arrêt du MTX.