Rôle du microbiome aérien (bactéries, levures, microplastiques) dans la pathogénie des PR et pathologies apparentées

Introduction

Nous sommes en 1859, à Paris. Le docteur Félix-Archimède Pouchet publie un Traité de la génération spontanée. Il reprend la vieille notion aristotélicienne de génération ex nihilo d’êtres vivants (à partir d’atomes) pour tenter d’expliquer le développement de micro-organismes observés au microscope sur des milieux parfaitement stérilisés au préalable. On lui objecte que l’air aurait pu être la source de contamination, mais le Dr Pouchet rejette formellement cette hypothèse, prétextant « que l’air devrait être alors si plein de germes qu’un épais brouillard devrait être vu, que cet air serait irrespirable, et à l’évidence source de maladies ».
Par des expériences variées, Louis Pasteur (biochimiste) (Fig. 1) démontre en 3 ans (cf. son mémoire de 1862), que des “microbes” (bactéries et levures) sont en fait bien présents partout : dans l’eau, sur les objets, sur la peau, et dans l’air… même si seulement un très petit nombre d’entre eux sont responsables de maladies.

On estime désormais :
i) qu’il existe 150 000 variétés de bactéries, et des dizaines de milliers de variétés de levures, dont très peu sont “virulentes” (capables de se multiplier de manière exponentielle et d’induire des infections “cliniques”) ;
ii) que des centaines de variétés de bactéries et surtout de levures peuvent persister très durablement dans l’air, dont un petit nombre de bactéries pathogènes (1). Par exemple, une analyse de 63 prélèvements faits récemment dans l’air de Pékin a permis d’y retrouver 1 258 bactéries et 456 levures différentes, dont seule une minorité (40/1 258 bactéries et 1/456 levures) était capable d’exercer une activité “inamicale” sur les bactéries et/ou levures du microbiote humain (2).