JNR 2022 – Vieillir avec un rhumatisme inflammatoire chronique

Qu’est-ce qu’une personne âgée ?

Si l’on définit une personne âgée par son âge, il s’agit du sujet âgé de plus de 65 ans pour l’OMS et de plus de 75 ans pour les gériatres. La définition peut aussi être sociale, et c’est alors l’âge de la retraite. Une personne âgée peut être également définie selon l’autonomie et la dépendance. Enfin, deux autres grandes caractéristiques sont associées à la personne âgée : la polypathologie et la polymédication.

Qu’est-ce qu’un rhumatisme du sujet âgé ?

Du fait de la pyramide des âges et du vieillissement de la population, le nombre de polyarthrites rhumatoïdes (PR) ou même de spondyloarthrites (SpA) qui vieillissent va augmenter. Par ailleurs, un rhumatisme inflammatoire peut se révéler tardivement. C’est le cas des PR à début tardif, classiquement définies par un début après 60 ans. Cela représente un tiers des PR, et une prévalence de 2 % parmi les plus de 60 ans. Certaines spécificités y sont associées : le début rhizomélique (25 %), des formes œdémateuses (10 %), plus de signes généraux et moins d’auto-anticorps (1). C’est également le cas des spondyloarthrites ou LOPS (Late Onset Pelvi Spondylitis) caractérisées chez le sujet âgé par une plus grande fréquence de l’atteinte du rachis cervical, des formes œdémateuses périphériques ou pseudoalgodystrophiques, des signes généraux et un syndrome inflammatoire biologique marqué (2). Ces formes posent fréquemment le problème du diagnostic différentiel avec les rhumatismes microcristallins ou des manifestations paranéoplasiques. Enfin, les rhumatismes du sujet âgé peuvent être spécifiques du sujet âgé, et c’est le cas des PPR ou de la maladie de Horton.

Sujet âgé et fragilité

Il existe au cours du vieillissement un déclin des grandes fonctions physiologiques : système immunitaire, muscles, fonctions cognitives, endocrines, cardiovasculaires, respiratoires et rénales. Le vieillissement du système immunitaire est caractérisé par :
– une diminution de la diversité des lymphocytes T,
– un excès d’activité des cellules dendritiques,
– une polarisation Th17,
– une augmentation de la production d’auto-anticorps et de cytokines pro-inflammatoires (3), responsables d’une susceptibilité aux maladies auto-immunes, aux cancers ou aux maladies infectieuses.
L’augmentation des comorbidités et de la multimorbidité liée au déclin des fonctions physiologiques combinée à des facteurs environnementaux (diminution d’activité physique, état nutritionnel, isolement, polymédication) va engendrer une fragilité.