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Eular 2022 // Spondyloarthrite axiale : nouvelles thérapeutiques, AINS, genre…

À retenir
– L’upadacitinib confirme son efficacité dans différentes formes d’ax-SpA.
– L’effet structural des AINS reste discuté.
– Une moins bonne réponse des femmes au premier anti-TNF.
– L’augmentation des doses de sécukinumab n’augmente pas le taux de réponse chez les patients non mis en rémission après 14 semaines à la dose de 150 mg.
– Les traitements ciblés n’ont pas d’effet péjoratif sur la sévérité de l’infection Covid chez les patients SpA.

1 Upadacitinib dans la spondyloarthrite axiale

SpA axiale non radiographique

Les inhibiteurs de Janus kinase (JAK) ont été reconnus comme une option thérapeutique potentielle pour la spondylarthrite ankylosante (SA = spondyloarthrite axiale radiographique (r-axSpA)). L’upadacitinib (UPA), un inhibiteur de JAK, a démontré son efficacité et sa sécurité dans le traitement de la SA. Cependant, aucune étude sur les inhibiteurs de JAK n’a été menée à ce jour sur l’axSpA non radiographique (nr-axSpA). L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la sécurité de l’UPA chez les patients (pts) atteints de nr-axSpA.
Méthodes : L’étude SELECT-AXIS 2 (NCT04169373) a été conduite selon un protocole principal avec deux études indépendantes, l’une dans une population de patients atteints de SA n’ayant pas répondu aux bDMARDs (cf. infra) et l’autre dans une population de nr-axSpA. L’étude nr-axSpA est un essai de phase 3 randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo (PBO), qui a recruté des adultes ≥ 18 ans avec un diagnostic clinique de nr-axSpA (qui remplissaient également les critères de classification ASAS 2009 pour l’axSpA mais ne répondaient pas aux critères radiologiques de New York modifiés), qui présentaient des signes objectifs d’une inflammation active compatible avec l’axSpA sur l’IRM des articulations sacro-iliaques (SI) et/ou une protéine C-réactive ultra sensible (hs-CRP) > limite supérieure de la normale (2,87 mg/l) lors du dépistage, et qui présentaient un score BASDAI et une évaluation par la douleur sur une EVA ≥ 4. Les patients ont été randomisés 1:1 pour recevoir un traitement oral par UPA 15 mg une fois par jour (QD) ou le PBO pendant une période de traitement en double aveugle de 52 semaines. Le critère d’évaluation principal était la réponse ASAS40 à la semaine 14. Les critères secondaires évalués à la semaine 14 comprenaient BASDAI50, ASDAS ID (< 1,3), ASDAS LDA (low disease activity) (< 2,1), ASDAS PR (rémission partielle), et ASAS20, et le changement par rapport à la ligne de base (Δ) de l’ASDAS (CRP), du score d’inflammation de l’articulation SI de l’IRM SPARCC, la douleur rachidienne totale et nocturne, le BASFI, ASQoL, ASAS HI (health index), BASMI et MASES (score d’enthèses). Les effets indésirables apparus pendant le traitement (TEAE) sont rapportés jusqu’à la semaine 14 pour les pts ayant reçu ≥ 1 dose du médicament à l’étude.
Résultats : Sur 314 pts randomisés à l’inclusion, 313 ont reçu le médicament à l’étude (UPA 15 mg, n = 156 ; PBO, n = 157) et 295 (94 %) ont reçu le médicament à l’étude jusqu’à la semaine 14. Les caractéristiques démographiques et pathologiques de base étaient équilibrées entre les groupes de traitement et correspondaient à une population active de nr-axSpA (58 % de femmes ; âge moyen de 42,1 ans), moyenne BASDAI 6,9 ; moyenne hs-CRP 12,1 mg/l). Un taux de réponse ASAS40 significativement plus élevé à la semaine 14 a été obtenu avec l’UPA par rapport au PBO (45 % vs 23 % ; P < 0,0001 ; Fig. 1). La signification statistique a également été obtenue pour les 12 premiers des 14 critères d’évaluation secondaires contrôlés par la multiplicité (c’est-à-dire tous les critères sauf BASMI et MASES), à la semaine 14 pour l’UPA par rapport au PBO (P < 0,01 ; Fig. 1). La proportion de patients ayant présenté un TEAE était similaire entre les groupes de traitement (UPA, 48 % ; PBO, 46 %). Des TEAE graves et des TEAE conduisant à l’arrêt du traitement ont été rapportés chez 4 (2,6 %) pts traités par UPA et 2 (1,3 %) pts traités par PBO, respectivement. Peu de pts ont présenté une infection grave ou un zona (2 [1,3 %] pts sous UPA et 1 [0,6 %] pt sous PBO, respectivement). Une uvéite a été signalée chez 1 (0,6 %) patient sous UPA qui avait des antécédents d’uvéite et chez aucun patient sous PBO. Aucune tumeur maligne autre qu’un cancer de la peau non mélanique, aucun événement cardiovasculaire, thromboembolique veineux, de maladies inflammatoires de l’intestin (MII) ou de décès n’a été rapporté dans l’étude. Un cas de carcinome basocellulaire est rapporté sous PBO.
Conclusion : L’UPA 15 mg QD a montré des améliorations significativement plus importantes en termes d’activité de la maladie, de douleur, de fonction, de qualité de vie et d’inflammation de l’articulation sacro-iliaque détectée par IRM que le PBO après 14 semaines de traitement chez des patients atteints de nr-axSpA active. Le profil de sécurité de l’UPA était conforme à ce qui a été observé dans d’autres maladies musculo-squelettiques et aucun nouveau risque n’a été identifié. Ces résultats soutiennent l’utilisation potentielle de l’UPA chez les patients atteints de nr-axSpA active.

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