La France commercialise actuellement une quarantaine de médicaments biosimilaires (avec des différences en termes de molécules et de modes d’administration). L’Association française du lupus (AFL+) appelle à une meilleure information des patients et à la mise en place d’une traçabilité des médicaments. En effet, a priori, si le biosimilaire est tout aussi efficace que le traitement de référence, certaines “subtilités” peuvent poser des problèmes à certains patients. Par exemple, dans le cas de biosimilaires auto-injectables, deux situations sont fréquemment remontées : une rougeur/irritation cutanée au point d’injection (souvent liée à la formulation de l’excipient, présent pour stabiliser le principe actif) et une perte du produit au moment de l’injection (due au mécanisme low-cost du stylet d’auto-injection qui n’est pas approprié à tout le monde). Ces situations peuvent induire une moins bonne adhérence et un sous-dosage. Par ailleurs, pour certains médicaments de référence, les biosimilaires dérivés sont très nombreux et les conditionnements changent fréquemment. De plus, les frais de développement et marketing des biosimilaires étant généralement diminués, les produits ne sont pas toujours testés sur de grandes populations et peu de soignants sont formés à leur utilisation spécifique. Si les biosimilaires jouent a priori leur rôle en termes d’efficacy et d’efficiency, la question de l’effectiveness reste insuffisamment explorée et peut avoir des conséquences qu’il faudrait mesurer à l’aide d’études appropriées.
MC d’après le communiqué de l’Association française du lupus du 9 janvier 2024.